ROCHEFORT : de la préhistoire à la Révolution française...
Le 1er janvier 1977, le plan de fusion des communes
proposé par M. Michel, Ministre de l'Intérieur, entre en
vigueur. Il ne reste que 589 communes sur les 2663 existants
auparavant.
L’entité de Rochefort comprend Ave-et-Auffe, Belvaux,
Buissonville (avec Forzée et Navaugle), Eprave, Han-sur-Lesse,
Havrenne, Jemelle (avec Lamsoul), Lavaux-Sainte-Anne, Lessive,
Montgauthier (avec Briquemont, Frandeux et Laloux),
Villers-sur-Lesse (avec Genimont, Jamblinne et Vignée) et
Wavreille.
C’est une
petite partie de l’histoire de ces localités que nous allons
découvrir.
LA FAMENNE
La Famenne
est une région naturelle, située entre le Condroz et l'Ardenne.
Primitivement, la Famenne entière était couverte de forêts.
Toutes les petites vallées ont depuis longtemps été converties
en prairies à foin et les plateaux fertiles, comme le Gerny, en
cultures. Le mot Famenne apparaît pour la première fois dans un
texte de 862.
PERIODE PREHISTORIQUE
(Jusqu’au
2ème siècle avant J-C)
Dans les temps les plus reculés, la Meuse était un fleuve
immense. Sa largeur atteignait 12 km à la hauteur de Dinant.
L'emplacement des villages de Behogne, Jemelle, Lessive, Eprave,
Han-sur-Lesse était recouvert par un large courant d'eau. Nos
régions furent occupées entre les années 10000 et 4000 avant
notre ère, comme l'indiquent les renseignements fournis par de
nombreuses découvertes archéologiques.
La grotte de Han fut habitée aux alentours de 2000 à 1600 ans
avant J-C. A Eprave on a découvert une grotte sépulcrale ayant
servi environ 800 ans avant notre ère.
LA GAULE
(2ème
siècle avant J-C, jusque 57 avant J-C.)
A partir du 5ème siècle avant J-C, l'Europe
occidentale est envahie par des peuplades celtes et gauloises
venues d'Allemagne. Dans nos régions, la majorité de la
population est gauloise. Notre pays à cette époque est limité
au nord par la rive gauche du Rhin et au sud par les rives de la
Seine et de la Marne. Vingt-quatre peuples occupent cette
contrée. Les Tréviriens occupent le Luxembourg et la région de
Trèves, les Condrusiens : le Condroz et les Pémanes sont les
habitants de notre Famenne.
Les
anciens Belges nous ont laissé des restes d'oppidum (lieu de
refuge habité lors des attaques de l'ennemi), à Han-sur-Lesse,
au lieu-dit "Chession" et à Belvaux, au lieu-dit "Sul Chestay".
On a aussi retrouvé dans la région des marchets ou tumulus
(sépultures humaines) qui consistent en un amas de pierres
recouvrant un squelette.
LA DOMINATION ROMAINE
(De 57 ans avant J-C à ± 400 ans après J-C)
Lors de la
conquête de la Gaule par Jules César, les Eburons (dont le chef
n'est autre que le célèbre Ambiorix) et les Pémanes sont
exterminés. Vers l'an 8 avant J-C, les Tongres, peuplade
germanique, s'installent chez nous : Tongres devient la capitale
politique de nos régions. La paix revenue, apparaissent une
multitude de domaines agricoles qui seront à l'origine de la
plupart de nos villages. Les propriétaires résident dans une
villa et les travaux sont réalisés par des esclaves.
Deux
grandes voies romaines traversent notre contrée et se croisent à
la "Croisade" près de Han-sur-Lesse.
La voie romaine Reims-Cologne passe aux abords de Wellin, Halma
et Auffe. A Han-sur-Lesse, elle traverse la Lesse à
l'emplacement du vieux château. Elle remonte ensuite vers
Hamerenne, descend vers Rochefort, où elle emprunte le gué de la
Lomme, au pied de l'église, pour se diriger vers Jemelle puis
prend la direction de Hargimont et Marche, via le Gerny.
La voie
romaine Trèves-Bavay passe par Nassogne, Forrières et Han. A
Belvaux elle franchit la Lesse près du vieux moulin, se dirige
vers Auffe par la "Croix du Tige", enjambe la Wimbe à Genimont
pour continuer vers Lavaux-Sainte-Anne, Revogne et Beauraing.
La plupart des localités importantes de notre région sont
installées le long de ces chaussées romaines. Des voies
secondaires relient Rochefort à Eprave, Eprave à Han, et Ave à
Revogne.
De cette
époque, subsistent les ruines du château de Malagne appelé aussi
Neufchâteau, situé entre Rochefort et Jemelle, le long de
l'ancienne voie romaine. Il fut habité par Valentinien 1er
qui régna de l'an 364 à 375. Déjà exploré en 1894 par la
Société archéologique de Namur, il l'a été de nouveau
intensivement à partir de 1992. Il est aujourd’hui ouvert au
public.
Il
existait aussi le vieux château dit "Dessus Fays", face au
château de Malagne situé sur l'autre rive de la Lomme. Il reste
également la forteresse d'Eprave ou le "Chestay", au bord de la
Lomme sur la roche "Maulin" dans laquelle s'enfonce la caverne
appelée Grotte d'Eprave. Dans la région, à de multiples
endroits, on découvrit des monnaies, médailles, outils, bijoux
et autres objets.
Vers l'an
350, l'empereur romain permet aux Francs venus de Germanie de
s'installer dans une région peu habitée située au nord de notre
pays. On estime parfois que c'est du milieu du 4ème
siècle que nous vient la frontière linguistique, séparant l'aire
d'influence germanique de l'aire romane, le long d'un axe qui
part de Boulogne au sud de Bruxelles et à Aubel s'oriente vers
le sud pour gagner Martelange et Arlon. En réalité, rien n'est
moins sûr, et les controverses qui divisent les historiens sont
d'autant plus vives que ces époques lointaines ne nous sont pas
parfaitement connues.
LA DOMINATION FRANQUE
La domination Franque peut être divisée en deux périodes. La
mérovingienne (± 400 à ± 630) et la carolingienne (± 630 à
843).
Les Francs
établis le long du Rhin pillent les villages belgo-romains à
plusieurs reprises. A chaque incursion, un grand nombre de
Francs s'installent dans nos campagnes dépeuplées de Famenne et
du Condroz et se confondent avec l'ancienne population. Clovis,
roi des Francs, conquiert la Gaule en trente ans et en chasse
les Romains. Clovis se convertit au christianisme en 496.
Au 7ème
siècle, des villes apparaissent. Elles ont pour origine un
monastère ou une abbaye. Saint Remacle fonde l'abbaye de
Stavelot en 651. Les monastères obtiennent des privilèges et
d'importantes concessions de terres.
Lors de la
période carolingienne, le pays est divisé en comtés. Le Condroz
et la Famenne forment les pagi Condrustensis et Falmanensis.
Ces deux pagi faisaient partie du comté de Huy.
Charlemagne, un des plus illustres rois, succède à son père
Pépin le Bref en 768. A sa mort en 814, son fils, Louis le
Débonnaire, prend sa succession. Il a trois fils, Lothaire,
Charles le Chauve et Louis qui à sa mort se partagent l'empire
en signant le traité de Verdun en 843. Notre région se trouve
alors sur le territoire de la Lotharingie qui dépend de l'empire
d'Allemagne.
De cette
période, il demeure de nombreuses sépultures. Non loin de la
forteresse d'Eprave, au lieu-dit "La rouge croix", on a
découvert un cimetière franc et fouillé quelques 800 tombes
allant du 5ème au 7ème siècle. D'autres
cimetières francs ont également été retrouvés à Rochefort
(Corbois), Ave, Belvaux, Han, Lessive.
LE REGIME FEODAL
La féodalité est le règne des propriétaires fonciers et des
seigneurs. Rochefort, restera sous ce régime jusqu'à la
révolution française.
Après le
traité de Verdun en 843, l'état d'anarchie s'installe. Les rois
négligent l'organisation du pays et le pouvoir royal devient
inexistant. Au 9ème siècle, les Normands, peuple
venu de Suède, Norvège et Danemark, saccagent les villes et
monastères de Belgique et de France. En 876, un de leur chef,
Rollon obtient du roi Charles le Simple, la Normandie à titre de
fief. En 883, Charles-le-Bon, régnant en Allemagne, conclut
avec les envahisseurs une paix à la suite de laquelle de
nombreux Normands s'établirent dans le pays de la Meuse.
Au début
du 10ème siècle, le pays est divisé en un grand
nombre de duchés et de comtés. La Lotharingie comprend le comté
de Hainaut, le duché de Brabant, le duché de Limbourg, le comté
de Namur, le comté de Luxembourg et la principauté de Liège. Les
villages de Wavreille, Lessive, Eprave, Jemelle, Rochefort,
Laloux, Montgauthier, Frandeux, Belvaux, Ave, Lavaux-Ste-Anne,
Villers-sur-Lesse, Vignée, et Jamblinne font partie de la
principauté de Liège, gouvernée par les princes-évêques. Les
villages de Havrenne, Hamerenne, Han-sur-Lesse, Auffe, font
partie du comté de Luxembourg, gouverné par les ducs de
Luxembourg.
Le roi
cède aux nobles des territoires appelés fiefs : ceux-ci, ducs et
comtes, donnent des parcelles de terres à des seigneurs
propriétaires de châteaux qui peuvent aussi partager leurs
biens. Celui qui cède une terre est le suzerain, celui qui la
reçoit est le vassal.
Au 11ème
siècle deux grandes abbayes, Stavelot et Saint-Hubert possèdent
la majorité des terres de Famenne. Une abbaye doit avoir un
avoué (protecteur) laïc qui se voit confier le port des armes et
la justice, rôles dont les moines ne peuvent se charger. Au 13ème
siècle, les avoués locaux sont très nombreux et s'arrogent des
droits au détriment des domaines monastiques. Ces avoués
contribueront à structurer la physionomie de nos villages.
Le comté de Rochefort
Vers l'an
1000, Gozelon de Montaigu reçoit en fief de l'évêque, le comté
de Huy et l'avouerie de Dinant. Behogne fait partie des
domaines du comté de Montaigu ou Prévôté des Rivières.
Montaigu
était un ancien château qui s'élevait au bord de l'Ourthe en
face de Marcourt ; il fut probablement détruit au 12ème
siècle. La chapelle actuelle St-Thibaut en occupe
l'emplacement. Le premier comte de Montaigu connu, Gozelon,
était, semble-t-il, un descendant de Rollon.
Le comte
de Rochefort a pour vassal, entre autres, les seigneurs de
Custinne et de Serinchamps. Pour les terres liégeoises il a
pour suzerain le prince évêque de Liège, vassal lui-même de
l'empereur d'Allemagne. Pour les terres luxembourgeoises, il a
pour suzerain le duc de Luxembourg, lui aussi vassal de
l'empereur d'Allemagne.
En 1152,
Wéry II de Walcourt hérite des villages de On, Thys, Forrières,
Hamerenne, Aye, Marloie, Jemeppe, Hargimont, Humain et Sinsin
Haute. Suite à une contestation sur cet héritage, Thierry III,
comte de Rochefort, cède en 1317 les villages de Aye, Marloie,
Jemeppe, Hargimont, Humain et Sinsin à Jean, roi de Bohême,
comte de Luxembourg.
En 1494,
l'empereur Maximilien I érige en comté la seigneurie de
Rochefort. Le comté comprend les villages de Rochefort,
Behogne, Lessive, Ciergnon, Houyet, Ardenne, Erhet, Frandeux,
Ambly, Havrenne, Jemelle, Lamsoul, Azimont, Falen, On, Thys,
Forrières et Hamerenne.
Au 17ème
siècle, notre région est la proie de pillages, passages d'armées
et dévastations diverses. Pour se protéger, des fermes
fortifiées sont construites un peu partout.
En 1681,
le comté devient français et vassal de Louis XIV. Il dépend du
comté de Chiny. La paix revenue, en 1697, le comté de Rochefort
retrouve sa situation antérieure.
Pour notre
pays, la fin du 18ème siècle est une période très
agitée : révolution brabançonne, révolution liégeoise sans
compter les guerres entre la France et l'Autriche.
La prévôté de Revogne
Engon de
Revogne, cité en 930, est le premier seigneur connu de Revogne.
Il possède les villages de Revogne, Honnay, Villers et
Jamblinne. Vers 1150, la seigneurie de Revogne est achetée par
Henri de Leez, évêque de Liège. Au sommet de sa puissance, la
prévôté de Revogne comprend pour notre région les villages de
Vignée, Villers-sur-Lesse, Jamblinne, Lavaux-Sainte-Anne, Ave,
Belvaux, Wavreille et Bure.
Pour des
raisons mal définies, ce domaine est morcelé au 14ème
siècle. En 1559, Everard de Mérode devient Prévôt de Revogne,
seigneur de Lavaux et d’Ave. Le prévôt, officier de justice,
exerçait au nom du prince de Liège. Celui-ci avait reçu la
prévôté en engagère (moyennant payement).
La mairie de Ciney
Les
villages de Jamblinne, Vignée, Montgauthier et Laloux forment
chacun une des trente-deux hauteurs de Ciney. Ces seigneuries
hautaines sont complètement indépendantes de Ciney au point de
vue judiciaire. Sous le rapport politique et administratif,
elles dépendent du grand bailli du Condroz. En temps de guerre
ou de trouble, les habitants des trente-deux hauteurs forment un
seul corps avec ceux de la mairie. Notons que Navaugle fait
partie de la mairie de Ciney.
L'histoire paroissiale
Dès le 3ème
siècle, les missionnaires évangélisent nos contrées. Au 4ème
siècle, la Famenne est comprise dans le grand diocèse de Liège,
avec Tongres comme capitale. Celle-ci est déplacée à Liège au 8ème
siècle.
En 747,
Carloman, roi Carolingien, donne à l'abbaye Saint-Remacle de
Stavelot une grande partie de la Famenne. L'abbaye de
Saint-Hubert reçoit aussi diverses donations. Plus tard, le
chapitre liégeois de saint Pierre et l'abbaye Saint-Remy
acquièrent des terres de Famenne.
C'est
Notre-Dame de Huy qui a le plus d'influence en Famenne, où elle
fonde la première église de Behogne vers le 7ème
siècle. Les souverains Carolingiens rendent la dîme obligatoire
vers 750.
Au 6ème
et 7ème siècle, les premières églises en Famenne se
multiplient. Parfois, ce ne sont que des simples oratoires
primitifs dont certains deviendront paroissiaux. Au 9ème
siècle, débute l'organisation des paroisses et des doyennés :
ces paroisses primitives sont en gros calquées sur les domaines
existants.
Behogne
devient un doyenné. Celui-ci comprend les paroisses primitives
de Behogne, Serinchamps, Heure, Humain, Waha, Hargimont,
Montgauthier, Hour, Villers-sur-Lesse, Froidlieu, Wellin, Auffe,
Bure et Masbourg.
Des
pèlerins regroupés par paroisses se rendent en procession à
Saint-Hubert. Par leurs prières, ils demandent la fin des
pluies et la venue du bon temps. Ces processions sont appelées
"les croix banales". Il existe beaucoup d'écrits sur
l'organisation et la participation des églises à ces croix
banales ce qui permet de dater la fondation d'une église.
Au 11ème
et 12ème siècle, les paroisses primitives se
fractionnent en paroisses plus petites appelées "médianes" ou
"quartes-chapelles" selon leur importance.
Le
fondateur des filiales peut être différent du patron de
l'église-mère. C'est le fondateur d'une paroisse qui reçoit la
dîme. Certaines paroisses sont fondées par des seigneurs
fonciers, d'autres par des seigneurs ecclésiastiques. Une
paroisse entière paie la totalité de la dîme, une paroisse
médiane paie la moitié de la dîme et une paroisse
quarte-chapelle le quart. Le fondateur de la paroisse reçoit
les deux tiers de la dîme, le curé le reste. Pour une
quarte-chapelle, le curé reçoit la totalité de la dîme. La dîme
frappe principalement les céréales. Elle est évaluée en muid
d'épeautre ou d'avoine. Le muid, mesure de capacité, variait
avec le temps et d'une région à l'autre. A Rochefort, il vaut
163 litres et à Dinant 187 litres. Chaque seigneur veut sa
paroisse et fonde une église pour s'affranchir de la paroisse
primitive.
Le
fondateur d'une paroisse doit donner une portion de terre libre
(douaire) sur laquelle est construite l'église, le cimetière, le
presbytère et parfois une petite ferme qui subvient au besoin du
curé. Le cimetière entourant l'église est enclos d'un mur afin
de souligner cette indépendance. Plusieurs de ces églises
anciennes ont une grosse tour massive servant de donjon
défensif. Citons entre autres les églises de Rochefort et de
Serinchamps. Il est à remarquer que l'histoire paroissiale et
l'histoire seigneuriale d'un village sont étroitement liées.
Pour le spirituel, la partie liégeoise et luxembourgeoise de
notre région dépend de l'évêché de Liège.
LA REVOLUTION FRANCAISE
Après les
victoires des armées françaises, le pays de Liège est divisé en
26 arrondissements, le 5 octobre 1794. Celui de Rochefort
comprend les localités de Rochefort, Jemelle, Ambly, Wavreille,
Bure, Resteigne, Ave, Auffe, Honnay, Revogne, Genimont, Lessive,
Lavaux, Eprave, Jamblinne, Laloux, Frandeux, Navaugle,
Montgauthier, Buissonville, Forzée, Serinchamps, Haversin, les
Basses, Waillet, Havrenne, Rabozée, Sinsin, Deulin, Monville,
Focagne, Noiseux, Fronville, Monteuville, Chéoux et Rendeux.
Le 1er
octobre 1795, la Belgique est annexée à la France. Le
territoire de la République est divisé en départements, la
Belgique en compte neuf. Le département de Sambre-et-Meuse dont
Namur est le chef-lieu est composé de 24 cantons dont celui de
Rochefort. Le 8 février 1796, le canton de Rochefort inclut les
communes de Rochefort, Ciergnon, Hargimont, Eprave,
Villers-sur-Lesse, Bure, Buissonville, Frandeux, On, Lessive,
Wavreille, Tellin, Montgauthier, Humain, Jemelle, Jamblinne,
Han-sur-Lesse et Serinchamps.
La
nouvelle constitution et les nouvelles lois ne laissent presque
rien des institutions de l'ancien régime : abolition des dîmes,
des droits féodaux, des hautes cours de justice, des cours
foncières, des cours féodales, etc. Le seigneur perd ses droits
et son autorité.
Louis-Joseph Poncelet, partisan convaincu de la révolution, est
nommé commissaire du Directoire exécutif pour le Canton de
Rochefort. Cet homme se fait l'exécuteur docile des ordres de
l'étranger et tient le canton sous sa main de fer.
Les biens
religieux ainsi qu'une bonne partie des avoirs des Comtes de
Rochefort sont confisqués par le nouveau pouvoir. Les églises
sont fermées. Tous les biens confisqués sont vendus à vil
prix. Presque tous les acquéreurs, souvent non-résidents, sont
des industriels, des hommes d'affaires ou appartiennent à la
bourgeoisie. Poncelet se rend adjudicataire des fermes sises
sur le territoire de Rochefort, du couvent de St-Remy et de bien
d'autres propriétés.
LE REGIME HOLLANDAIS
Après la
défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, la Belgique est attachée
à la Hollande. Elle est divisée en neuf provinces. Le roi
Guillaume de Hollande change les limites du canton de Rochefort
en 1818. Les communes de Hargimont, On, Humain sont réunies au
canton de Marche. La commune de Tellin est incorporée au canton
de Wellin. Le canton de Rochefort se voit agrandi des communes
de Baillonville, Fronville, Noiseux, Heure, Sinsin, Nettinne,
Hogne, Waillet, Ambly, Ave, Auffe, Resteigne et
Lavaux-Sainte-Anne.
En 1826,
Jamblinne est uni à Villers-sur-Lesse, Frandeux à Montgauthier,
Auffe à Ave sous le nom d'Ave-et-Auffe.
LA REVOLUTION BELGE
La
représentation de la Muette de Portici, au théâtre de la Monnaie
à Bruxelles, le 25 août 1830, déclenche la Révolution belge. La
Belgique est reconnue indépendante le 20 décembre 1830. Léopold
de Saxe-Cobourg prête serment comme roi des Belges le 21 juillet
1831.
Bibliographie
- G.
Lamotte. Etude historique sur le comté de Rochefort,
1893. Namur imprimerie Douxfils. V. Delvaux successeur.
- Eugène
Nemery. L'ancien Doyenné de Rochefort des origines à 1559,
Monographies n°33, 34, 36, 37 et 39 du Cercle Culturel et
Historique de Rochefort, 1982 à 1989.
- Eugène
Nemery. La Famenne, Histoire d'une région naturelle,
1975. Editions J. Duculot, S.A. Gembloux.
- Jules
Borgnet. Cartulaire de la commune de Ciney, 1869. |